E-mobilité: se déplacer avec son propre courant solaire

Une prise domestique est conçue pour pouvoir alimenter les appareils électriques à l’intérieur et autour du domicile. Les 230 volts de la prise sont suffisants pour alimenter la machine à laver, le réfrigérateur ou le mixeur, mais le voltage et l’intensité du courant électrique sont tous deux insuffisants pour recharger votre voiture électrique. Les heureux propriétaires d’une Tesla équipée d’une batterie performante devraient ainsi attendre plusieurs jours avant que cette dernière soit de nouveau complètement rechargée.

Peu de personnes savent que la prise domestique n’est pas conçue pour une charge complète de longue durée. La prise est contrôlée en pleine charge pendant une heure seulement avant d’être certifiée. Une charge complète plus longue de la prise n’est pas prévue. Si la prise est mise longtemps sous tension, les câbles peuvent surchauffer, voire brûler. 

Une prise conventionnelle ne possède pas de disjoncteur de protection adapté. Si un défaut d’isolation apparaît lorsque vous rechargez votre voiture, les conséquences peuvent être extrêmement dangereuses pour les personnes. Le disjoncteur de protection de type A, qui est fixé sur une prise normale, n’offre pas de protection suffisante contre ces défauts d’isolation. Si l’on veut recharger sa voiture électrique avec une prise normale, il faut impérativement qu’elle soit munie d’un disjoncteur de protection de type B et cet ajout est extrêmement coûteux. 

Actuellement, les véhicules électriques coûtent un peu plus cher à l’achat. Cependant, je pense que d’ici un ou deux ans déjà, ils coûteront le même prix que les véhicules à essence. Si l’on considère l’ensemble des coûts, les voitures électriques sont déjà moins onéreuses aujourd’hui que les véhicules conventionnels. Les voitures électriques sont partiellement subventionnées et les taxes sont donc moins élevées. Si l’on recharge sa voiture à la maison, les coûts sont nettement plus avantageux que le plein de carburant. Par ailleurs, le potentiel d’économie au niveau de l’entretien du véhicule est considérable. Je n’ai encore jamais changé les plaquettes de frein de ma Tesla alors que j’ai déjà parcouru 270 000 kilomètres. Avec une voiture électrique, on n’utilise presque jamais les freins, car dès qu’on lâche les gaz, la récupération entraîne un effet de freinage.

Le problème de la faible autonomie est de l’histoire ancienne. Depuis 2020, les véhicules électriques ont une autonomie comprise entre 300 et 600 kilomètres. C’est la norme. Les particuliers parcourent en moyenne 38 kilomètres par jour, ce qui signifie que le véhicule devrait être rechargé moins d’une fois par semaine.

La batterie est effectivement le talon d’Achille de la voiture électrique. Sa production engendre environ 20 pour cent d’émissions de CO2 supplémentaires qu’un véhicule diesel. Cependant, au cours de leur utilisation, les véhicules électriques émettent seulement la moitié d’émissions de CO2 en comparaison avec un véhicule à essence. À l’avenir, ce rapport ne sera même plus que d’un tiers, car le courant utilisé pour recharger les véhicules est de plus en plus écologique.

C’est totalement faux. Il y a en Suisse entre 4000 et 5000 installations publiques qui permettent de recharger son véhicule. Dans 90 pour cent des cas, il suffit de recharger sa voiture électrique au réseau électrique de son domicile ou de son lieu de travail. Il n’est pas non plus difficile de planifier le meilleur itinéraire possible pour les longs déplacements. La plupart du temps, le véhicule électrique indique où il faut le recharger lorsqu’il calcule l’itinéraire.

Nous avons suffisamment de bornes de recharge en Suisse. Un jour, on trouvera des bornes de recharge devant chaque supermarché ou cinéma et dans toutes les stations-service. Les personnes qui n’ont pas de possibilité de charge à la maison ou au travail trouveront donc encore plus facilement du courant pour leur véhicule électrique.

À l’heure actuelle, plus de 90 % de la batterie peuvent déjà être recyclés. Par ailleurs, les fabricants automobiles sont en train de planifier d’autres grandes usines de recyclage. Actuellement, très peu de batteries reviennent, car elles ne sont pas encore usagées.

Il est vrai qu’aux bornes de recharge rapide, le prix du courant est nettement plus élevé qu’à la maison. Mais à quelle fréquence fait-on réellement «le plein» à l’extérieur? Et quand c’est le cas, est-ce qu’on effectue une recharge complète? Dans 90 % des cas, les véhicules sont rechargés au domicile ou au bureau. En moyenne, on dépense donc entre 12 et 15 francs pour 400 kilomètres. C’est extrêmement bon marché! En outre, il est bien entendu encore plus écologique de conduire avec le courant solaire qu’on produit sur le toit de sa maison.

C’est affirmation est en partie correcte, notamment en ce qui concerne le cuivre et le cobalt. Le lithium est moins problématique, car il peut aussi être extrait à partir de l’eau de mer. La raréfaction des matières premières ne touche cependant pas uniquement les véhicules électriques. Des métaux qui deviennent rares sont aussi utilisés pour les voitures traditionnelles. Les espoirs reposent sur la recherche, qui s’efforce de trouver des substances alternatives et qui fait aussi de grands progrès.

C’est tout le contraire, les voitures électriques sont en réalité plus sûres! La plupart de ces véhicules répondent à des exigences élevées en matière de sécurité et sont équipés de nombreux dispositifs de protection, qui permettent par exemple de déclencher automatiquement un freinage d’urgence ou d’éviter une collision grâce à des caméras et des capteurs. Si un choc devait tout de même se produire, il faut rappeler qu’il n’y a pas de moteur qui pourrait écraser les jambes des passagers. On entend souvent dire que les voitures électriques sont particulièrement dangereuses lorsqu’elles prennent feu, mais cette peur est infondée. Si une voiture électrique prend feu, cela provoque certes une grosse chaleur, mais elle n’explose pas. Par ailleurs, les incendies sont beaucoup plus rares que sur les voitures traditionnelles. Prenons l’exemple de Tesla: selon les données du constructeur, entre 2012 et 2020 aux États-Unis, un incendie s’est déclaré tous les 330 millions de kilomètres parcourus. Sur les véhicules à essence et à diesel, on a enregistré un incendie tous les 30 millions de kilomètres – soit 11 fois plus fréquemment. En cas d’urgence, les pompiers peuvent en outre couper les câbles à plusieurs endroits sur les voitures électriques. Les sapeurs-pompiers suisses sont formés à cette procédure.

Nous avons fait le calcul. Si l’on échangeait aujourd’hui tous les véhicules à essence contre des voitures électriques, la consommation d’électricité augmenterait de 10 à 15 % en Suisse. Pour nos centrales nucléaires, cette augmentation est négligeable.